Chapitre V
Quatrième Zone
Le Plateau de la Hauteur des Terres
Largeur moyenne 179 milles. Sommet 917, Moyenne 850
Vue d’ensemble

Le plateau de la Hauteur des terres est cette vaste région où s’alimentent les innombrables rivières qui, d’un côté font porter leur tribut à la Baie d’Hudson, et de l’autre, à notre majestueux St-Laurent.
On s’attend peut-être à trouver sur cette limite fatale, l’échine raboteuse d’une longue chaîne de montagnes, véritables colonnes d’Hercule.
Pour la partie du moins que je connais, il n’est rien de cela.
C’est le pays le plus plat, le moins accidenté que l’on puisse se figurer. Seulement trois pics isolés se dressent à l’horizon et se font d’autant mieux remarquer que tout autour d’eux la plaine est d’une uniformité monotone.
Le plus élevé de ces sommets est le
« Wewelnitizon-Adji » ou « montagne de la balançoire » ainsi nommée par les sauvages, d’après une légende rapportant que les Windigos (génies fabuleux) avaient tendu entre les deux pics une corde où ces petits démons venaient se balancer dans leur moment de bonne humeur.
Il est vrai que l’on retrouve encore de loin en loin quelques groupes de ces rochers perdus, mais ce sont des exceptions qui confirment la règle.
Si les montagnes sont rares, l’eau en revanche, ne fait pas défaut. C’est le pays des lacs par excellence.
Il faut bien qu’il y ait ici quelqu’inépuisables réservoirs pour alimenter des cours d’eau tels que l’Abittibi, l’Ottawa, le Saguenay et cent autres qui, en Europe, seraient décorés du titre de grand fleuve.

Documentation: Danièle Lacasse (BANQ)