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LE SENTIER DE LA FALAISE
Durée très approximative: 3 h à 3 h 30 à partir du lac Despériers.
Difficulté: assez escarpé en certains endroits
Description générale
Ce sentier qui en plongée et contre-plongée courtise de très près la falaise que tout automobiliste, depuis la route de Beaudry à Rouyn-Noranda, n'a pu manquer de remarquer, offrira à celles et à ceux qui l'emprunteront, une succession de perspectives panoramiques revivifiantes, dissolvant instantanément la grisaille du quotidien, et l'abri inattendu de petites cavernes qui, sans distiller une certaine nostalgie de l'époque cromagnonesque, inviteront à respecter un rite, qui en cette fin du deuxième millénaire, n'a pas tellement changé depuis les temps préhistoriques: le cérémonial de la bouffe.
Ce sera ensuite, à travers un énorme champ d'éboulis où des blocs de plusieurs tonnes s'entassent pêle-mêle pour former une chaotique zone de décombres, abritant ça et là des réseaux de cavités anguleuses et torturées, que le sentier se devinera un passage pour enfin aborder l'ascension de la falaise par une brèche qu'aucune carte ne souligne vraiment. C'est donc dans l'ensemble un sentier assez spectaculaire et varié que nous vous invitons à parcourir.
Comment l'atteindre?
Soit à partir du sentier des Remparts (point A voir la carte), soit en prenant comme base de départ, l'extrémité de la route de rang qui s'offre à droite de la route 391 après avoir passé le chemin des Kékéko. Dans ce dernier cas nous vous conseillons d'utiliser les sentes d'accès des grimpeurs, varappeurs et alpinistes de la région.
Durée et degré de difficulté
Toujours sans faire intervenir les arrêts, il faut compter 2 h au minimum avec départ du point A et retour au même point. La seule section délicate de ce sentier, pour laquelle nous vous conseillons d'être bien chaussé(e), se situe à la base de la falaise: section EFGHI. En effet, vous allez devoir progresser dans une zone très rocheuse, sur un sol inégal ponctué parfois de fortes déclivités. Rien d'insurmontable si vous êtes en bonne condition physique.
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Une dernière mise en garde: en hiver, la brèche d'accès à la falaise, points
I à
C (voir la carte) est particulièrement glissante dans sa partie haute, à cause du gel d'un petit ruisseau qui l'emprunte; évitez aussi de descendre par la brèche en hiver car votre vitesse de déplacement risque d'être plus rapide que vous ne le désireriez.
Points d'intérêt
LA FALAISE, qui en certains endroits avec son glacis de blocs rocheux monumentaux atteint un dénivellé de 80 m, se révèle être une terrasse idéale d'observation sur toute la zone du lac Beauchastel. Même s'il s'agit toujours du même paysage, le simple fait de le contempler sous différents angles, en renouvelle sans cesse l'intérêt.
AU PIED DE LA FALAISE, toute une série d'abris rocheux allant du simple gîte pour porc-épic jusqu'à la salle d'apparat avec: large baie encadrée de piliers, deux entrées et même un foyer de pierres de taille qu'on a cru bon de rajouter. Des écrits rupestres témoignent d'ailleurs d'un certain degré de fréquentation.
Escalade
Le club d'escalade de Rouyn-Noranda
Rappel du Nord a ouvert quelques voies de niveau sportif sur la paroi de la Falaise. On y trouve notamment:
la Bite à tibi (2 longueurs: 5.10b,5.11-?),
la Graphigne tes doigts (5.11a),
la Torteille (5.12+) ,
la Voie normale (2 longueurs: 5.8, 5.10a), accompagnée de ce commentaire délicieusement technique:
"Pour la deuxième longueur, il est possible d'éviter le crux 5.10 en prenant dégaine pour passer la dalle"!!
Géologie
La falaise est formée de dépôts glaciaires consolidés il y a 1,8 à 2,5 milliards d'années. On notera en maints endroits dans les zones inférieures, que la roche se présente curieusement comme un empilement de feuillets horizontaux (schistes argileux) d'épaisseur variable. Ces zones stratifiées recouvertes de lichens et parfois partielleement masquées par des arbres, peuvent évoquer les ruines de quelque temple oublié. Si l'on se tourne maintenant vers un passé plus géographique, on fera monter les eaux du grand lac Ojibway-Barlow, formé il y a 9000ans après la formidable débâcle de la dernière glaciation, jusqu'au faîte de la falaise.
4 Ainsi les "collines" Kékéko seraient réduites à quelques îles éparses, plutôt dénudées et perdues dans une immensité liquide où la colombe d'un Noé égaré aurait eu quelques difficultés à trouver un rameau d'épinette.
Couvert forestier
Ce qui caractérise principalement la partie supérieure de la falaise, c'est la présence de bois de pins gris qui trouvent là un terrain d'élection dont se satisfont aussi quelques épinettes. Les feuillus restent assez limités tant au point de vue taille qu'en termes d'aires d'occupation. Au bas de la falaise, le sentier partira à la recherche de quelques pins blancs dont le tour de taille justifie le détour, tandis que bouleaux et trembles en s'harmonisant naturellement avec les blocs rocheux environnants, complètent le décor.
Où s'arrêter pour se sustenter?
Aucun problème logistique de ce côté, vue la profusion de sites adéquats.
Description du parcours ABCDEFGHICBA Voir la carte
Du point A (proche de la petite mare du sentier des Remparts) au point B on traversera un bois de feuillus n'offrant rien de notable. Dans la zone du point B on rejoint le bord supérieur de la falaise et jusqu'en D
vous serez sans cesse sollicité par l'ampleur du panorama qui s'agence autour du lac Beauchastel. C'est certainement l'une des plus belles sorties "grand-angle" que vous puissiez faire dans la région de Rouyn-Noranda.
Au point C , vous descendrez dans une petite ravine au fond de laquelle coule discrètement un ruisseau. La discrétion de ce dernier est totale en été comme en hiver; ce n'est qu'au printemps ou en automne que l'on a quelque chance de l'apercevoir.
Suivant le lit du ruisseau, vous parvenez bientôt à une fourche: devant vous s'ouvre la brèche qui plonge littéralement vers le point I , tandis qu'à droite le sentier remonte pour renouer avec son périple panoramique en direction du point D . C'est cette dernière direction que vous empruntez. Progressivement les feuillus vont céder le terrain aux épicéas et c'est bientôt dans de ravissants boqueteaux de pins gris et d'épinettes que vous évoluerez.
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À signaler: une petite bifurcation sur la gauche du sentier, mène à un point d'observation assez vertigineux. Dès que vous quitterez le couvert des pins gris, vous amorcerez la descente (zone du point
D ).
Accédant à un chemin en corniche où la vue sur la paroi de la falaise est assez saisissante, vous entamerez bientôt un couloir de descente surplombé d'auvents rocheux. À la sortie du couloir (point
E ), vous tournez vers la gauche pour suivre la section du chemin qui se faufile à la base de la falaise avec tout d'abord la zone
F ou zone des grottes: voir le détail sur le croquis.
Nouvelle division du sentier pour une assez courte distance (cinquantaine de mètres); la branche de gauche (assez acrobatique) permet d'aller jeter un coup d'oeil à la grotte d'Albert; glissez-vous dans l'abri en liant souplement Masse et Energie; la branche de droite, plus facile, permet une approche progressive du "temple" au Dieu Kêkêk ou Dieu Épervier. Les deux branches du sentier se rejoignent à l'entrée. Nous vous laissons y pénétrer...
Quittant
G2 et franchissant peu après un petit saut rocheux (une corde est là pour éventuellement vous aider), vous accèderez à deux cavités intéressantes: l'une se présente comme l'abri idéal pour attendre la fin d'un orage ou d'une tourmente de neige, l'autre, avec notamment en hiver ses tentures acérées de glace, comme un lieu mystique qui ferait les délices de tout anachorète en anorak.
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Après une courte descente, on passe à côté de "l'arrêt d'autobus", formé de 2 blocs en délit (feuillets rocheux superposés) sur lesquels repose un bloc massif; l'ensemble encadre hivernalement une cascade figée.
Progressant à peu près à la même altitude, on arrivera au point
G où toute la paroi, en hiver, disparaît sous un manteau de glace rehaussé de festons et de multiples dentelures. La facture est classique mais les dimensions sont notables.
Peu après, le sentier amorce une descente, passant incidemment sous un abri et axe ensuite son cheminement sur une intéressante succession de pins blancs, avec quelques circonvolutions permettant de passer à proximité d'abris sous roche assez sommaires mais dont la disposition, sans cesse renouvelée, soutient l'intérêt (zone
H ).
Grimpant progressivement, on rejoint vers le point
I la base de la brèche d'accès au sommet de la falaise; de là, lentement, parfois péniblement et en hiver prudemment, on se hisse jusqu'au point
C . La pente est très prononcée mais ce n'est pas la "Voie Jackson". Pour vous assister dans les derniers mètres, on a installé une corde qui n'est réellement utile qu'en hiver, afin de franchir une zone glacée, donc particulièrement glissante.
Enfin trajet retour
CBA .
TABLE DES MATIÈRES
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